Dylan Castano (Ionis-STM promo 2020) : « J’ai découvert une autre culture de l’entreprise »
Comme sa camarade de promotion Maëva Fanchin, Dylan Castano (Ionis-STM promo 2020) a également fait le pari de l’international pour réaliser son stage en entreprise concluant son année de M1. Parti de juillet à décembre 2019 à Boston pour rejoindre les rangs de la start-up Imbria Pharmaceuticals en tant qu’assistant project manager, cet étudiant de la filière Biotechnologies & Management revient sur cette expérience inoubliable. Un séjour qui lui aura permis de cultiver sa double compétence et, surtout, de se surpasser.
Dylan Castano (à gauche)
Quelle était ta vie avant d’intégrer Ionis-STM ?
Dylan Castano : Après un Bac S, je me suis d’abord dirigé vers un DUT en chimie à Grenoble, puis j’ai bifurqué sur les sciences du corps humain en faisant une licence de biochimie. Une fois ma licence validée, comme je ne me voyais pas forcément travailler de façon permanente sur une paillasse en laboratoire et aspirais plutôt à gérer des projets scientifiques, j’ai choisi de rejoindre Ionis-STM en M1 pour acquérir justement de nouvelles compétences. Mon but était de pouvoir utiliser mon bagage scientifique acquis jusque-là pour l’associer à des compétences plus managériales et commerciales afin de me plonger dans la gestion de projet.
Pourquoi Ionis-STM et pas une autre école ?
En regardant sur Internet les différentes formations proposées, je me suis rendu compte que la plupart traitait d’abord purement la partie scientifique avant d’ensuite laisser l’étudiant se mettre à niveau via un diplôme vraiment spécialisé en business et management. En se positionnant clairement autour de la double compétence, Ionis-STM fonctionne autrement : elle permet de ne pas faire de tri. En la choisissant, je savais que j’allais pouvoir faire à la fois des sciences et du management, avec des cours s’imbriquant parfaitement. Cela me semblait idéal pour gagner en compétences et bien me former à la gestion de projet, notamment dans le secteur pharmaceutique que j’aspirais à rejoindre.
Le cursus s’achève bientôt. Quel bilan tires-tu de ces deux années ?
Il y a encore deux ans en arrière, si vous me demandiez de vous parler de la gestion des priorités ou des risques, je vous aurais rendu page blanche. Aujourd’hui, tout a changé. Si demain une entreprise cherche à mettre sur le marché une nouvelle molécule, je suis maintenant en mesure de superviser le laboratoire et de faire avancer le projet pas à pas, en intégrant toutes les dimensions, du marketing à la production. Auparavant, je n’aurais pu m’impliquer qu’au niveau de la création de la molécule en laboratoire, dans un rôle purement scientifique.
Justement, pourquoi es-tu si attiré par le monde pharmaceutique ?
J’ai toujours aimé l’idée de pouvoir travailler sur la création d’un médicament, le fait de développer de nouvelles molécules, d’essayer de trouver des thérapies à des maladies qui n’en possèdent pas ou trop peu… C’est ce qui m’avait, au départ, déjà poussé à faire un DUT. Mon envie de travailler dans ce domaine s’est encore renforcée à Ionis-STM, notamment après mon stage de M1 que j’ai pu réaliser dans un laboratoire pharmaceutique développant des médicaments. De nombreux malades ont besoin que la science avance… et faire partie des équipes qui la font avancer, c’est passionnant. On se sent utile car on sait que ces personnes placent beaucoup d’attentes en nous.
Ce stage, tu l’as réalisé à Boston. Comment l’as-tu trouvé ?
Ionis-STM nous apprend aussi à cultiver et à faire marcher notre réseau professionnel. Or, comme j’avais dans mes contacts un ancien Business Developper important de Sanofi, j’ai décidé de lui envoyer un email pour savoir s’il pouvait me mettre en relation avec une personne de l’entreprise pour ce stage. De fil en aiguille, cela a évolué et je me suis finalement retrouvé à le rejoindre aux Etats-Unis, ce dernier ayant depuis repris les rênes d’Imbria Pharmaceuticals, une start-up pharmaceutique à Boston spécialisée dans les traitements liés aux maladies cardiaques et aux maladies rares. C’est justement sur ce second créneau que j’ai pu travailler.
Était-ce différent de travailler dans un laboratoire pharmaceutique américain ?
Je ne pense pas car le secteur pharmaceutique est mondialisé. Par exemple, dans mon unité à Boston, il y avait des Américains, bien sûr, mais aussi des personnes ayant pu travailler en France, en Australie, etc. Dans ce secteur, on va d’abord chercher les talents où ils se trouvent. D’ailleurs, un Français qui postule aux Etats-Unis est extrêmement bien vu, comme toutes les personnes pouvant apporter une valeur ajoutée à l’entreprise. Pour ma part, j’avais tout de même une certaine appréhension au début à cause de ma maîtrise de l’anglais. À mes yeux, c’était mon plus gros point faible : je maîtrisais certes les bases, mais j’avais malgré tout peur que mon niveau soit une barrière pour ma progression. J’avais peur de ne pas parvenir à me faire comprendre, de ne pas arriver à travailler dans un environnement anglophone… Les premiers temps n’ont pas été faciles, c’est vrai, mais le fait d’être lancé dans le grand bain et de ne plus avoir le choix m’a fait prendre conscience d’une chose : cette barrière de la langue, c’est surtout moi qui me la mettais. Au fur et à mesure, j’ai appris à la lever. Aujourd’hui, même si je ne suis toujours pas bilingue à 100 %, je sais que je peux le faire et peux très bien relever un autre défi à l’étranger sans souci. Je ne vais pas m’empêcher d’envoyer un CV pour travailler dans un autre pays.
À Boston, j’ai pu aussi découvrir une autre culture de l’entreprise. Dans notre start-up, on ne comptait pas nos heures par exemple : s’il fallait faire quelque chose d’important à 18 h, personne ne regardait pas sa montre. À l’inverse, si le lendemain nécessitait moins de choses à faire, on pouvait prendre notre après-midi. C’est une approche du travail plus souple qu’en France, qui fonctionne plus à la confiance et donne des résultats assez impressionnants. Si vous travaillez bien et que tout se passe bien, vous irez très loin. Toutefois, si cela se passe moins bien, le système fait que vous avez la possibilité d’être également plus facilement écarté, mais cela fait partie du jeu.
Finalement, l’environnement start-up semble te convenir.
Oui, c’était génial ! Comme nous étions une petite équipe composée d’une quinzaine de personnes et qu’il y avait beaucoup à faire, chacun se devait d’être très polyvalent. Pour ma part, cela m’a permis de mettre clairement à profit ce que j’ai pu apprendre à Ionis-STM et de voir combien ses enseignements pouvaient être importants. On doit respecter des deadlines, s’en fixer soi-même… Aux Etats-Unis, le travail est assez libre, dans le sens où si votre patron vous dit « il faut faire ça », il vous laisse le soin de tout mettre en œuvre pour que cela soit le cas. C’est à vous de vous organiser et d’impliquer les équipes pour que le travail soit fait dans les temps. Mon parcours scientifique seul ne m’aurait pas permis de gérer toutes les étapes d’un projet, mais mon passage à Ionis-STM m’a permis d’avoir une vision plus large, une approche plus globale.
Était-ce ta première expérience à l’étranger ? En as-tu profité pour voyager ?
Avant ce stage, je n’avais quitté la France. Bon, j’étais déjà parti ailleurs pour des vacances estivales, mais jamais seul et aussi longtemps. Au début, il a fallu m’adapter au changement culturel, apprendre à supporter l’éloignement avec les proches… Heureusement, cela a évolué très vite d’autant que j’ai eu la sensation que les Américains appréciaient vraiment les Français. Même si j’avais du mal à m’exprimer, ils prenaient le temps de m’écouter, de m’expliquer… Ils m’ont accueilli les bras ouverts et cela m’a rapidement mis à l’aise. Cette bienveillance vous met en confiance. Et quand on est en confiance, tout se passe tout de suite mieux !
Du côté des voyages, j’ai surtout visité la côte Est, en commençant bien sûr par Washington et New York qui ne sont pas si éloignées. New York, c’est quelque-chose ! En tant qu’européens, nous n’avons pas l’habitude de ces villes complètement démesurées où vous risquez le torticolis à chaque fin de journée tant vous regardez plus le ciel que devant vous. Pendant la période de Thanksgiving, j’ai aussi eu l’occasion de me rendre à Miami pour profiter du soleil et éviter un peu le très froid hiver de Boston ! J’ai aussi passé un week-end à Las Vegas, juste avant mon retour en France. De bons souvenirs !
Est-ce que cela t’a donné envie de mener une carrière à l’international ?
Pour être honnête, je ne l’envisageais pas du tout avant de faire ce stage car je ne pensais pas en être capable : j’avais peur de mon niveau d’anglais, peur que mes compétences ne soient pas assez solides pour ce milieu pharmaceutique qui requiert une exigence au travail assez importante… Mais ces six mois m’ont démontré le contraire ! Maintenant, l’international m’attire davantage. Si, demain, une opportunité se présente à Boston, j’y partirai sans hésiter !
En parlant d’opportunité, où vas-tu faire ton stage de fin d’études ?
J’avais une possibilité de repartir à Boston, mais la Covid-19 a tout stoppé net, malheureusement. De ce fait, je recherche à nouveau un stage actuellement, en France et toujours dans le domaine pharmaceutique. Cette fois, j’envisage de me tourner vers la partie finance. Pour lancer un médicament rapidement sur le marché, le besoin en cash est très important : cela représente même une grosse partie – souvent invisible – du développement. Cette recherche d’investissements – comment présenter l’entreprise, la « vendre » aux investisseurs… – est une part du travail très intéressante à faire et à voir. Pourquoi pas la découvrir à cette occasion ?